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VITICULTURE
03.12.2021

L'année 2021 en viti

Vaux en Bugey.

Les travaux dans le vignoble

2021 a été une année très éprouvante pour les paysan·ne·s, sur beaucoup de cultures. La vigne ne fait pas exception.

Le gel a durement touché le Bugey avec des -2 à -8°C plusieurs nuits de suite autour du 8 avril, après une semaine trop douce, et sur des vignes déjà parties en végétation. Les bougies ou le brûlage de paille n'ont eu aucun effet à ce niveau de froid, et nous ne sommes pas équipés en asperseurs, éoliennes ou fils chauffants (équipements très chers et gourmands en eau et électricité). Peu de vignerons sont couverts par une assurance spécifique gel, vu leur coût et le niveau de prise en charge effective.

Les dégâts ont été assez variables en fonction du lieu, du cépage, de l'âge des vignes et sont allés de 20 à 90%. Les blancs ont été plus touchés dans l'ensemble, ils sont plus précoces et leurs bourgeons secondaires ne sont pas fructifères (contrairement à ceux du Gamay).

 

Les pluies en mai et en juillet ont été plus de 2 fois plus fortes que la normale : il a plu en mai 250 mm contre 120 en moyenne et en juillet 190 mm contre 80 en moyenne. Le Mildiou est arrivé tôt en saison et a été très virulent, ce qui a causé des pertes de rendement supplémentaires dans certains secteurs. Des sols enherbés et une grande réactivité ont été nécessaires pour tenir le choc. Ce n'est pas nécessairement les vignes en bio qui ont décroché, contrairement à ce qu'on peut entendre. Les hauteurs de pluie et la capacité à rentrer dans les terres ont eu un gros impact.

 

La grêle est tombée en juillet dans le vignoble, sur les secteurs de Lhuis, Montagnieu, Belley, et a fait des dégâts importants de façon localisée.

 

La Flavescence dorée (maladie due à 1 phytoplasme transmis par une cicadelle), maladie à déclaration et traitements obligatoires, a été détectée dans le Bugey (secteur de Cerdon) pour la première fois en 2019, dans une très jeune vigne, ce qui laisse à penser que son origine dans ce cas précis est le matériel végétal. Un arrêté préfectoral a délimité la zone de lutte obligatoire qui s'est étendue entre 2020 et 2021 suite à l'extension de la maladie (par transport de la cicadelle par les tracteurs très certainement).

 

Des prospections ont encore eu lieu cet été, avec l'aide des vignerons. Il est primordial de planter du matériel sain, traité à l'eau chaude, pour éviter l'apparition de nouveaux gros foyers. Le syndicat des vins de Bourgogne a intégré cette obligation dans son décret d'appellation il y a plusieurs années. 

Enfin, des prospections de reconnaissance de cépages ont encore eu lieu cette année dans le Bugey grâce au Centre d'Ampélographie Alpine, pour identifier d'anciens cépages locaux. L'idée est de déterminer quels cépages sont historiquement plantés dans le Bugey, avec pour but de les replanter à terme, pour bénéficier de leur bonne adaptation aux conditions locales. Certains d'entre eux ont une résistance naturelle intéressante face au Mildiou, d'autres sont un peu tardifs et peuvent se montrer très intéressants dans les années à venir face au réchauffement climatique. De la diversité génétique et organoleptique serait intéressante face aux défis de demain ! 

Céline Tissot, paysanne à Vaux-en-Bugey



Crédits photos : © Céline Tissot
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