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PORTRAIT
10.11.2020
La ferme sur la tour

Sur les hauteurs d’Ambronay, Alice Courouble et Olivier Coche élèvent des vaches Highland Cattle, des veaux croisés Montbéliard-race à viande et des porcs en plein air intégral. Partez à la découverte de la Ferme sur la tour.
« Deux associés, un projet commun »
Olivier Coche est installé depuis 1996 dans le hameau de Merland, à Ambronay. Jusqu'en août 2009, il y élève des vaches laitières. La ferme prend alors la foudre et le laboratoire de transformation brûle. Quand se pose la question de reconstruire, Olivier fait évoluer son activité. Il se ré-oriente vers la production de viande. Il n'est pas possible de construire de nouveaux bâtiments dans le hameau. Il fait donc venir en 2010 un troupeau de Highland cattle, vaches originaires d'Écosse, qui s'adaptent bien aux terrains en friche qui composent le parcellaire de la ferme et qui peuvent rester toute l'année dehors. Parallèlement, il développe un élevage de Montbéliardes pour faire des veaux sous la mère et de porcs plein air.
Ses valeurs transparaissent dans son activité : une certification en agriculture biologique et de la vente en direct. Après quelques années, devant une charge de travail importante, il cherche à s'associer. Alice Courouble, de son côté, en reconversion, cherche un élevage extensif à fort ancrage local. Elle arrive par conséquent sur la ferme en 2014.
Aujourd'hui, ils travaillent à deux dans ce GAEC créé en 2016, se partagent les différentes tâches, et emploient un boucher en prestataire et une salariée dédiée majoritairement au laboratoire, à mi-temps.
« Une contribution à un cadre de vie »
Les deux associés se mobilisent « pour une agriculture respectueuse de l'environnement et des animaux » et leurs clients et voisins les remercient de contribuer à la beauté de leur cadre de vie. Sur des terres en proie à la déprise agricole, et donc à la fermeture des paysages, l'élevage extensif exercé à la ferme sur la Tour contribue en effet à l'entretien des paysages. A deux pas de l'abbaye d'Ambronay, la ferme est située sur les pentes du Bugey, les champs offrent un panorama sur la plaine de l'Ain, les étangs de la Dombes, jusqu'au plus lointain Beaujolais. Les différents cheptels profitent sur la ferme d'un cadre de qualité : les highlands passent toute l'année au pré, tout comme les cochons. Seules les Montbéliardes disposent d'une stabulation pour l'hiver.
La conduite des troupeaux est la suivante :
– les mères montbéliardes sont renouvelées par l'achat de laitières de réforme, le taureau charolais est prêté par un voisin lorsqu'il n'en a plus besoin et la saillie est naturelle.
– les Highlands Cattle, par leur croissance lente, imposent une conduite en 3 lots : les mères avec les veaux de l'année, les génisses et veaux de 1 an et les boeufs.
– les porcelets nés en plein air sont achetés à 2 mois et tués entre 7 et 9 mois.
L'alimentation est achetée pour les porcs, puisque les seules terres de la ferme se prêtant à la céréaliculture seraient les parcelles de fauches. Les cheptels bovins sont tout deux nourris quasiment exclusivement à l'herbe et au foin. Selon les années et la pluviométrie, l'autonomie de la ferme diffère. La présence de landes broussailleuses permet cependant de ne pas avoir à nourrir les bêtes en temps de sécheresse, et de commencer l'apport de foin assez tardivement, entre fin novembre et début décembre.
« Communiquer sur nos métiers »
Forts de pratiques vertueuses, Alice et Olivier accordent de l'importance à la transparence sur leurs activités. L'accueil des clients tous les samedis matins pour la vente à la ferme, mais aussi celui de publics scolaires, ajoutés à la participation à l'Ain de ferme en ferme, à la tenue active d' un site internet (fermesurlatour.ambronay.fr) et d'une page Facebook (voir "Ferme sur la tour") et à l'investissement syndical d'Alice en tant que porte parole de la Confédération Paysanne de l'Ain et à l'investissement d'Olivier pour le réseau régional des AMAP illustrent leurs volontés d'être actifs pour la démocratisation de l'agriculture paysanne.
Crédits photos : © Alice Courouble