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ZONES DE NON TRAITEMENT
05.02.2021

Paysan·ne·s et citoyen·ne·s : l'abattage, ça nous regarde !

01.02.2021 -
Le 1er février dernier, Maryse Rigollet, représentante des AMAP d’Auvergne Rhône-Alpes et Nicolas Girod, porte parole national de la Confédération Paysanne étaient à la « ferme sur la tour » chez Alice Courouble, porte parole de la Conf’01 et Olivier Coche, son associé pour parler avec la presse d’abattage de proximité. Paysans et consommateurs engagés ont rappelé l’importance du maillon abattoir en prolongement du travail des éleveurs sur leurs fermes.

Nous élevons nos animaux en leur prêtant toute l'attention requise. Si nous sommes vendeurs en direct, nous sommes souvent présents au côté de notre boucher pour la préparation et le conditionnement de la viande et nous remettons notre produit au consommateur directement sur notre ferme, par les AMAP  ou en point de vente collectif. Mais nous ne maîtrisons pas ce qui se passe à l'abattoir. C'est d'autant plus regrettable que les consommateurs sont de plus en plus sensibles à ce sujet et posent des questions .

Les raisons économiques et sanitaires sont souvent évoquées pour expliquer la diminution très importante du nombre d'abattoirs, leur industrialisation et leur éloignement autant physique que symbolique des fermes et des consommateurs. Les expériences d'abattoirs paysans, les initiatives autour des abattoirs mobiles ou des caissons d'abattage à la ferme peuvent aujourd'hui au contraire dessiner une autre voie… pour peu que les collectifs citoyens et paysans qui s'en emparent trouvent les soutiens dont ils ont besoin pour faire grandir leurs idées.

Olivier a rappelé en effet la mobilisation forte des 70 éleveurs de l'Ain réunis au sein de l'Association des Éleveurs Abatteurs en Circuit Court (AEACC), dont il est le Président. Une motivation sans faille qui a porté le projet d'abattoir multi-espèces dédié aux éleveurs en circuit court. Si malheureusement le projet n'a pu aboutir jusqu'à présent, la mobilisation des éleveurs a au moins débouché sur la signature au printemps 2020 d'une convention avec les abattoirs des Crêts et de la CAB à Bourg pour un meilleur accueil, une meilleure prise en compte des spécificités des éleveurs et des tarifs d'abattage maîtrisés… Même si... l'abattage des caprins comme des ovins bio, les animaux qui ne rentrent pas dans les standards...et bien d'autres problèmes restent posés. Même si la question de l'adéquation des logiques industriels et financières du groupe propriétaire des deux abattoirs avec les intérêts des paysans et consommateurs locaux mérite toute notre attention, l'AEACC peut en tout cas être le cadre fructueux d'expérimentation de nouvelles solutions… L'abattage des petits ruminants, particulièrement sur la sellette dans les abattoirs industriels, pourrait par exemple mobiliser un groupe de paysans dans les mois à venir…

 

Xavier Fromont, paysan à Confrançon 


Crédits photos : © Andréa Blanchin
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